Plage de sable, Mer encalminée, Des grillons chantent Le soleil se couche. Une brise se lève, Caresse doucement la peau, Et apporte L'odeur salée. Sur les vagues calmes Flottent gentiment Quelques gouttes de La marée noire. Ne pouvant détourner les yeux Des affreux fantômes que j'ai conjurés, S'éveille le désir de me réfugier Dans des rêves d'un monde parfait. J'aimerais être un aigle magique et transformer Par la touche des ailes le pétrole flottant En milles gouttes d'écume blanche. Je me réveille. Je souffre. J'aimerais bien Réparer Les dégâts, Regagner L'innocence. Mais pourtant Je sais que je me suis Rendu fort Coupable. Seule, rongée de regrets D'être complice involontaire Et dégoûtée du genre humain, Je referme les yeux. J'ai vraiment honte De la cupidité humaine, Qui lentement mais sûrement Si nous ne revenons pas à la raison Causera notre perte. Je réalise que la fortune amassée A un arrière-goût amer Et que ce que je vois N'est que la partie émergée de l'iceberg. J'ouvre les yeux. Je souffre. Cependant J'ai compris Qu'il faudra Que j'arrête De rêver Seulement et De prendre Le tout dans Mes mains.