Si aimer à quinze ans est plus dur qu'on ne pense À l'age où le cœur bat pour la première fois Si aimer son amour exige la violence C'est parce qu'en t'aimant je souffre d'être moi J'ai pourtant essayé de me laisser charmer Par les beautés cachées de celles qu'ils jugeaient Jolies d'âme et de corps, irrésistibles, mais Moi je sais ma tendresse incapable d'aimer À quoi bon résister quand tout n'est qu'évidence À quoi bon se tourner coupable vers l'enfance Pour y chercher les causes de ma différence En vain... Je n'ai rien à prouver pour ma défense Si j'ai craint les regards, les gifles et les rires De mes amis, de l'univers et de mon père Je n'ai plus jamais craint que perdre ton sourire Et ton rire apaisant, et ta main salutaire Qu'ils sont doux à rêver, ces moments de tendresse Quand t'admirant au loin, je songe à toi tout près Alors que tu souris à celle qui te plaît J'aime croire que c'est à moi que tu t'adresses Et je vois dans tes yeux cette flamme amoureuse Et j'entends dans ta voix ce tremblement ému Ta lèvre vient cueillir ma fièvre silencieuse Ce baiser qui m'apprend ce que j'ai toujours su Puis le rêve de fée s'envole quand un cri Surgit au fond de moi, l'envieuse jalousie Immisce dans mes yeux des larmes où l'ami Ne peut boire l'amour que j'y verse la nuit Si j'avais eu le droit de pouvoir te le dire T'avouer tout tremblant et ivre de passion Si j'avais eu ce droit, j'aurais pu te décrire Comme peut être beau l'amour entre garçons Si aimer à quinze ans doit demeurer un rêve Mon royaume lunaire où vit mon espérance C'est parce qu'à l'aurore où les regards se lèvent Mon cœur assassiné attend sa renaissance