Comme chaque matin Je me décide à te raconter L'espace de dix minutes Je refais l'inventaire de tout ce qui est et qui va m'arriver La grisaille infinie et abstraite s'offre à moi sans pudeur Dans une douceur et une violence partagées Je n'sais pas encore si je dois continuer à me tenir debout Ou à laisser mes muscles se détendre Ces quelques gouttes de café avalées réveillent en moi ce fossé Ce trou qui m'aspire et me fait suffoquer Il pleut des silences Les bruits de ton absence Pour que ça recommence Faudra s'emplir d'essence ♪ Je n'ai jamais cru à ce que je voyais distinctement Quand une image est nette, je la floute Je ne veux rien voir, sinon m'aveugler J'avais déjà dans un champ matinal Avalé la rosée d'un matin délavé, j'étais gelé Le soleil voilé promenait ses rayons sur un tapis jaune Et orangé, j'étais marbré À quel moment la feuille se décide-t-elle à lâcher? Petite feuille colorée laisse le vent la caresser Il pleut des silences Les bruits de ton absence Pour que ça recommence Faudra s'emplir d'essence ♪ Il pleut des silences Les bruits de ton absence Pour que ça recommence Faudra s'emplir d'essence