L'amour en carême Louis Capart En amour nul besoin d'être orfèvre C'est le cœur qui selon ses moyens Par un simple baiser sur les lèvres Fait un jour basculer le destin Vers un monde où notre imaginaire Pesant lourd des secrets bien gardés Trouve un écho fidèle et bientôt solidaire En cet être qu'on vient juste de rencontrer. Qui êtes-vous femme que j'aime Au soir des premiers mots échangés Des mots flous pour le désir suprême De pouvoir enfin s'abandonner N'êtes-vous pas celle qui rêve Mais qui souffre par peur du frisson Ne livrez-vous jamais qu'en des histoires brèves Tout l'infini détail des moindres émotions En amour nul besoin d'être orfèvre C'est le cœur qui selon ses moyens Par un simple baiser sur les lèvres Fait un jour basculer le destin Dans un monde où l'élan de la sève Bousculant les plus forts d'entre nous Nous transporte soudain dans un état de rêve Qui donne pour demain les espoirs les plus doux. Qui êtes-vous femme que j'aime Que le jour fait parler mais que la nuit fait taire A tricher pour bien vivre en carême Votre cœur sèche dans le désert N'êtes-vous pas celle qui rêve Celle dont le passé court devant Et qui luttant toujours de crise en courtes trêves N'a pas d'autre ennemi que Son corps face au temps En amour nul besoin d'être orfèvre C'est le cœur qui selon ses moyens Par un simple baiser sur les lèvres Ou la fêlure du lendemain Saurons-nous un jour ce qui tourmente Trop aimer ou le mal qu'on nous fait La colère voisine avec la longue attente Des jours où l'on dénude enfin tous les secrets. Qui êtes-vous femme que j'aime Vous brûlez loin de moi des mêmes sentiments Mais combien de mauvais théorèmes Font de nous des étrangers souvent N'êtes-vous pas celle qui rêve D'un bonheur qu'elle évite pourtant Avant de découvrir quand le voile se lève Toute l'effronterie d'un simple étonnement.