Les guerriers d'un nouvel âge Louis CAPART Dès que les combats font rage Tu me dis que tu t'ennuies Et sans quitter ton rivage Tu préfères attendre ici La fin de ces longs carnages Quand les chasseurs de perdrix Ne feront que braconnage Tu rêves à l'ombre des fusils Bien que la route soit belle Qui éloigne des sous-bois Tu préfères emprunter celle De la biche aux abois Tu oppose au choix des armes En vain ta mélancolie Et quand le temps est aux larmes En fermant les yeux tu t'oublies (bis) Tranquille sur ton beau nuage Tu fermes ta porte et tu dors Mais dans ces nuits du fond des âges Il fait toujours si froid dehors Les amis qui n'aiment guère Ni les chasseurs ni les sots Un jour de grande colère Se sont pris pour des héros Ils ont quadrillé la plaine Protégé toute la forêt Cette violence soudaine A brisé ceux qu'ils défendaient Ils ont traversé l'orage Sans même nous regarder Etait-ce orgueil ou courage Cette façon d'imiter Ces guerriers du moyen-âge Ou les chasseurs de perdrix C'est bien le même langage Quand on parle avec son fusil (bis) À l'abri sur ton beau nuage Tu ferme ta porte et tu dors Mais dans ces nuits du fond des âges Il fait encore plus froid dehors Les amis que je préfère Ne sont armés que de mots Jamais on ne les fait taire Jamais courber le dos Ils ont pour noble insolence Des rêves d'insoumission Et pour ultime violence Les vers libres de leur chanson Ils chantent jusqu'aux nuages Jusqu'au plus noir de nos nuits Pour sortir du fond des âges Ceux qui ont peur aujourd'hui Et nous offrir au passage Cette sublime leçon Des guerriers d'un nouvel âge Les mains nues contre les canons (bis)