LE GOUT DU RETOUR Maintenant que nous avons ri Que le ciel nous semble moins gris C'est comme si dans son passage L'hirondelle nous eût donné Ce qui nous manquait en courage Et qu'il fallait pour nous quitter Vois à présent j'ouvre la porte Au souvenir qui nous emporte J'attendais le chemin nouveau Qu'il me fallût prendre bientôt Chemin pour mieux me recueillir Me rendre l'envie de partir Ce fut le regard d'une femme Un sourire dans un jupon Qui me porta ce feu dans l'âme Et dont je n'attends de pardon De vous mes amis tant aimés Qu'un grand amour me fit quitter Ce fut la lande solitaire Les chemins creux et les moissons Ce fut la montagne et la mer Et toujours d'autres horizons Qui m'ont valu d'abandonner Ceux qui depuis j'ai tant pleuré Ce fut l'oiseau de bon augure Annonçant la fin des froidures Sifflant sur l'avant du navire En me disant il faut partir Que n'ai-je écouté ce refrain Qui me chantait va pas si loin Seraient venues richesses et gloire Entre tous mes plus grands espoirs Que vers vous se fussent tendus Dans le choix qu'on m'eût imposé Les bras forts de mon amitié Et le vin qu'ensemble on a bu