J'avoue que c'est bon de se barrer à la mer ou à la campagne Quand tu ressens ce besoin, quand ton envie de verdure t'accompagne Nouvelles couleurs, nouvelles odeurs, ça rend les sens euphoriques Respirer un air meilleur ça change de mon bout de périphérique Est-ce que t'as déjà bien écouté le bruit du vent dans la forêt Est-ce que t'as déjà marché pieds nus dans l'herbe haute, je voudrais Surtout pas représenter l'écolo relou à 4 centimes Mais la nature nourrit l'homme et rien que pour ça faut qu'on l'estime Donc la nature je la respecte, c'est peut-être pour ça que j'écris en vers Mais c'est tout sauf mon ambiance, j'appartiens à un autre univers Si la campagne est côté face, je suis un produit du côté pile Là où les apparts s'empilent, je suis enfant de la ville Je sens le cur de la ville qui cogne dans ma poitrine J'entends les sirènes qui résonnent mais est-ce vraiment un crime D'aimer le murmure de la rue et l'odeur de l'essence J'ai besoin de cette atmosphère pour développer mes sens Je suis un enfant de la ville, je suis un enfant du bruit J'aime la foule quand ça grouille, j'aime les rires et les cris J'écris mon envie de croiser du mouvement et des visages Je veux que ça claque et que ça sonne, je ne veux pas que des vies sages Je trempe ma plume dans l'asphalte, il est peut-être pas trop tard Pour voir un brin de poésie même sur nos bouts de trottoirs Le bitume est un shaker où tous les passants se mélangent Je ressens ça à chaque heure et jusqu'au bout de mes phalanges Je dis pas que le béton c'est beau, je dis que le béton c'est brut Ca sent le vrai, l'authentique, peut-être que c'est ça le truc Quand on le regarde dans les yeux, on voit bien que s'y reflètent nos vies Et on comprend que slam et hip-hop ne pouvaient naître qu'ici Difficile de traduire ce caractère d'urgence Qui se dégage et qu'on vit comme une accoutumance Besoin de cette agitation qui nous est bien familière Je t'offre une invitation pour cette grande fourmilière J'suis allé à New York, je me suis senti dans mon bain Ce carrefour des cultures est un dictionnaire urbain J'ai l'amour de ce désordre et je ris quand les gens se ruent Comme à l'angle de Broadway et de la 42ème rue Je suis un enfant de la ville, je suis un enfant du bruit J'aime la foule quand ça grouille, j'aime les rires et les cris J'écris mon envie de croiser du mouvement et des visages Je veux que ça claque et que ça sonne, je ne veux pas que des vies sages Je me sens chez moi à Saint-Denis, quand y'a plein de monde sur les quais Je me sens chez moi à Belleville ou dans le métro New-yorkais Pourtant j'ai bien conscience qu'il faut être sacrément taré Pour aimer dormir coincé dans 35 mètres carrés Mais j'ai des explications, y'a tout mon passé dans ce bordel Et face à cette folie, j'embarque mon futur à bord d'elle A bord de cette pagaille qui m'égaye depuis toujours C'est beau une ville la nuit, c'est chaud une ville le jour Moi dans toute cette cohue je promène ma nonchalance Je me ballade au ralenti et je souris à la chance D'être ce que je suis, d'être serein, d'éviter les coups de surin D'être sur un ou deux bons coups pour que demain sente pas le purin Je suis un enfant de la ville donc un fruit de mon époque Je vois des styles qui défilent, enfants du melting-pot Je suis un enfant tranquille avec les poches pleines d'espoir Je suis un enfant de la ville, ce n'est que le début de l'histoire