J'arpente des rues remplies de grands blocs Y'a des gens partout mais je m'en moque C'est la solitude qui m'escorte Ça fait bizarre d'être un exilé à New York J'ai laissé à Paris quelques notes Mon père, ma mère, ma sœur et mes potes J'aimerais qu'ils viennent frapper à ma porte Qu'ils arrivent par surprise, qu'on boive et puis qu'on sorte J'ai changé de terrier Pris un vol long courrier J'suis parti sans pleurer Sans réaliser qu'j'me sentirai isolé Que des factures dans ma boîte aux lettres Quelqu'un m'écrira, un jour, peut être Depuis qu'j'ai installé internet J'fais croire à tout l'monde que je mène une vie parfaite Je n'suis pas à plaindre, c'est un fait Quand j'ai envie d'aller faire la fête J'm'achète un paquet de cigarettes (treize dollars) Et, tout en regardant les passants, je végète J'ai changé de terrier Pris un vol long courrier J'suis parti sans pleurer Sans réaliser qu'j'me sentirai isolé Outre Atlantique, y'a des femmes très belles Je me rince l'œil, mais je suis fidèle J'ai pris du bide et de la bouteille Il n'y a plus que mes enfants qui m'émerveillent Certains diront qu'j'suis en dépression Qu'on oublie tout après deux pressions Ceux qui vivent loin d'chez eux comprendront Tout reconstruire, c'est plus long qu'écrire une chanson J'ai changé de terrier Pris un vol long courrier J'suis parti sans pleurer Sans réaliser qu'j'me sentirai isolé Ici, j'n'ai pas l'droit de travailler J'suis redevenu papa au foyer J'vais finir obèse ou décharné Ma fille parle anglais mieux que moi, j'suis dépassé J'veux m'balader, la nuit dans Paris Du bon fromage avec mes amis Fuck le blizzard, j'veux qu'on m'rapatrie Je crois bien qu'j'ai c'qu'on appelle "le mal du pays"