Il était marocain et parlait allemand Tirailleur retraité de l'armée française Il vivait replié, face à l'océan Un panne à souder, brûlant dans la braise Sac ni ressac n'atteignent sa Braise Bruine ni brouillard n'éteignent son feu Si débrouillard et si bien à l'aise Brahim Ahlam, paix à son âme Il soudait à l'étain, au coin d'un mur blanc Balançant les épaules, d'avant en arrière Il aimait ces chemins, il aimai ces gens Sa capuche sur sa tête, et son rire berbère Sac ni ressac n'atteignent sa braise Bruine ni brouillard n'éteignent son feu Si débrouillard et si bien à l'aise Brahim Ahlam, paix à son âme Il n'avait ni de femme, ni de maison mère Connaissait ni de drames, ni le moindre frère Demandait ni l'aumône, ni reconnaissance Pour les années passées, à servir la France Sac ni ressac n'atteignent sa braise Bruine ni brouillard n'éteignent son feu Si débrouillard et si bien à l'aise Brahim Ahlam, paix à son âme Il était marocain et parlait allemand Tirailleur retraité de l'armée française Il vivait replié, face à l'océan Un panne à souder, brûlant dans la braise