Au dehors tout est calme Et résonne du sommeil des enfants Les oiseaux pépient sur mes murs Quand en moi je bégaie Au dehors tout est calme En ma tête gronde l'orage Tonne la tempête qui lézarde d'éclairs mon ciel Projection privée sur cyclorama interne Sur écran de paupières closes Et dont les yeux poursuivent leur courses Et encore, et encore Et encore on fredonne dans ma cave crânienne Car l'acoustique est fabuleuse dit-on Et encore on fredonne, on fredonne On y dit de ces choses, des dictons désuets Des jouets de langage encombrant les placards Lierre de langues en mon jardin étouffant les racines du rêve Les pensées sautent comme un disque rayé, c'est la faute au circuit Les bruits ne chantent plus quand ils sont passés en boucle Qui se permet donc constamment de chanter dans ma tête? Il faudra porter plainte à ma police secrète Où sont le repos et le silence? Quand dorment les anges? Scies, vis, pinces et pistons de la pensée Et battant fiévreusement les tempes Mercenaires volatiles, sangsues silencieuses S'insinuant en mes veines, aspirant le sommeil Les pensées sautent comme un disque rayé C'est la faute au circuit Les bruits ne chantent plus quand ils sont passés en boucle Répétition automatique passage à vide à la chaîne Du point interrogateur Il faut répondre à la question Il faut répondre à la question La foi enfantine flétrit-elle toujours? Finirons-nous tous fatalement fous? Comment éteindre Comment éteindre un instant seulement le monde? L'orchestre joue plus fort Plus fort Plus fort Plus fort Salves de vocalises Fusillades en roulement Fissurant la citadelle Les caravelles célestes L'orchestre joue plus fort. Trop fort Il faut casser la baguette du chef, l'aiguille du compteur Enrayer les rouages, bloquer les mécaniques Arrêter la fanfare, à l'unique chanson, à l'éternelle chanson Rentrez les marteaux-piqueurs des chantiers nocturnes Les cités utopiques seront bombardées demain One goat, two goats, three goats The goat eats the grass in the garden Asking God how to be good again The goat waits at the golden gate of godness Goat not ghost but already gone, guiltiness Le chant des baleines berce mon sommeil de rêveuse éveillée Et le coton de nuages qui crée des catastrophes aériennes Formidable vacarme de géants soufflés Et je les brise d'une expire Sous mon crâne le grand vent Les violes de gambe jouant dans l'air Harpes en éoliennes à pistons Flûte de pan sur cheminée Qu'on branche enfin derrière ma nuque Le cordon d'alimentation Et me laisse plonger dans le vide Où je me présente à moi-même