Texte: Flora Riffet La sève ne coule plus, elle se fait ambre Cristallise les souvenirs Enferme tous les humeurs et les soupirs Inaltérable et figée Amputée, je concrétise mon essence En absolu de moi même Mon âme est terne. Ma langue amère Je pétris ma mémoire, incendie la tienne Mes yeux ruissèlent, ton arme est ta peau Cartographier les douleurs, archiver les douceurs Il fait chaud en Août mais l'hiver est dans ma chair Je flétris, me noie dans mes larmes et dans ton eau Sur les vitres ruissèlent les gouttes Condensons nos chimères sur du verre, brisons la glace Tuons les doutes Mon cœur saigne encore dans tes mains Il empeste la solitude. Je m'hémophile, tu coagules Je veux encore couler sous tes doigts, et frissonner dessous Je suis l'erreur, le plomb dans l'aile, je n'ai pas de nom Je ne suis qu'elle, elle erre à l'heure ou d'autres s'aiment Je sens sur toi ce qui germe en l'autre Éclats de colère et de jalousie décolorée Les grains de peau s'honorent Les lèvres fondent, les miroirs sont flous Ils sont fous ceux qui fendent le vent d'or et d'idéaux La grêle gâte les fruits encore verts, ils sont mort une nuit d'Août Il a fait froid comme en hiver