Je croise des orchestres mariachis Lors de mes insomnies Traine dans les rues en bégayant Jusqu'au soleil levant Tu vois ces filles Une parmi elles me crame la cervelle Ce n'est pas pour fuir que je m'enterre Mais pour calmer mes nerfs Bonjour papa, bonjour maman Je vous écris mes chers parents D'un coin reculé de France Où je salue la révolution qui passe Si je tombe en pleine nuit C'est que je l'ai choisi Haïr, c'est bien Petite fille de français moyen Qui sait à quoi elle pense Lors de ses longs silences? Moi, c'est à elle que je pense C'est à elle que je pense Bonjour papa, bonjour maman Je vous écris mes chers parents D'un coin reculé de France Où je salue la révolution qui passe Dire que demain J'aurais sûrement reçu Quelques retours Des lettres et mots d'amour Est une idée obscure, mal négociée De l'ordre d'un discours Sur les nouvelles solitudes J'aurais avalé un nombre Incalculable de couleuvres Déguisé mon ombre En petit animal de couleurs Tel capucin, tel lamantin Il aura été question d'évidences De n'être jamais aussi vieux Que maintenant Même si j'avance encore un peu Le champs s'ouvre sur deux juments Quel beau néant De ceux à qui l'on fait Avaler des couleuvres Je vois défiler du bleu, du blanc Comme quand j'étais enfant Ça c'était moi en porteur d'eau Quand j'étais figurant Que toute l'histoire du monde File en une seule seconde Allongé sur le dos Enfin incognito Bonjour papa, bonjour maman Je vous écris mes chers parents D'un coin reculé de France Où je salue la révolution qui passe