On dit qu'il faut, dans les chansons Pour qu'elles provoquent le frisson De belles considérations Du La mineur et du violon À croire qu'les gens sont des neuneus Qui n'aiment que les chansons d'amour Et les petits refrains mielleux Qui riment toujours avec toujours Moi qui suis sûr du contraire Au fond de mon petit jardin Je fais pousser de drôles de vers Et je m'amuse bien Loin des grands thèmes universels Je chante du superficiel Et puis moi, les chansons d'amour Je les laisse aux Aznavour Mais c'est vrai qu'les gens sont nombrilistes Et qu'il suffit d'leur parler d'eux Sur une musique un peu triste Pour qu'ils aient les larmes aux yeux Moi j'ai choisi plutôt de les distraire D'attaquer le versant comique Mais ça n'est pas une mince affaire De mettre le rire en musique Les seuls que ça n'fasse pas marrer C'est mes vauriens de producteurs Qui veulent des tubes de l'été Qui font suinter les haut-parleurs "Fais-nous des trucs qui rapportent La poésie, coco, c'est démodé" Et je m'en vais prendre la porte Je ne peux plus les supporter Car moi, voyez-vous, ce que j'aime bien C'est raconter tout c'qui me vient Des p'tites histoires de rien du tout Des p'tites histoires qu'ont l'air de rien Des p'tits pieds d'nez au quotidien Mais faut qu'ça swingue un brin Sinon c'est pas drôle Et quand le PAF en aura marre De passer le même refrain Qu'il se pench'ra un peu pour voir Comment étaient les miens Moi j'aurai r'joint les copains d'abord Coluche, Armstrong et Bob Marley Et de la p'tite buvette des morts Sourire aux lèvres et verre levé Ouais leurs Oscars, leurs médailles d'or Je leur crierai où s'les carrer