On a créé notre parc de Disneyland, tout seuls sans Walt D'un éclair de génie sans lampe, une p'tite lumière cent watts L'oreille squattant le baladeur dans les jardins Un petit Aladdin se baladant main dans la main avec l'asphalte Du soir au p'tit matin, dans les squares, des bancs usés par nos séants Dans l'océan des blagues, les nôtres faisaient les squales Le joint imitait l'tourniquet, nom d'animal pour sobriquet Dix rouleurs de shit pour un seul briquet C'était le rendez-vous après une bonne nuit chez soi ou une gardav' Pour s'éloigner d'c'béton, un être, lui faut la vie d'un arbre L'Opinel à l'érable, le nom du crew sur l'écorce gravé Petites parties de foot qu'on corse sur les graviers Le voisinage qu'on exaspère, l'époque des premières cuites La p'tite boulette de shit, petite météorite dans l'espace vert Mon école buissonnière, et tous les jours cours de musique sans prof' Sur beatbox, demande pas comment on faisait sans prod' À l'aube, laissant la pelouse plus ou moins propre De retour à la mais', laisser le p'tit monsieur bouffer un croque C'était notre aire de jeux, notre parc d'attraction On gonflait nos pec' de jeunes sous la cabane avec trois-quatre tractions La vérité c'était l'action pour les p'tits d'Lyon dans la savane En c'qui m'concerne, ça va, j'suis pas à plaindre, je manquais pas d'Savane Et plus ça va, et plus j'regrette tous ces passe-temps D'imagination débordante, de la magie de l'instant Loin des "Vas-y t'es pas cap'!", une part de ma terre d'enfance Maintenant c'est "En avant les histoires" en première instance Il pleut des cordes sur mon parc, perdu une corde à mon arc Mais gravés dans la mémoire, les souvenirs ne partiront pas C'est l'inspiration de mon art, quand l'postillon devient mollard Sûrement, sans le micro, les frustrations ne sortiront pas Un château d'cartes sans remparts quand l'souffle du vent s'en empare Puis face à l'érosion, mes rêves de gosse ne s'détruiront pas