J'ai trois cent soixante cinq cicatrices Et sur ma peau, ma couleur a connu tous les hommes Qui lui ont dit qu'elle était dévastatrice Et qu'elle reste l'opposé du beau. Complice du vice sur toutes ses formes C'était écrit comme ces stupides règles Et c'est con comme ces nègres cupides Qui ont vendu les leurs Dans les pleurs et les cris Etouffés par l'être espiègle Comme si l'espèce bipède écoutait son coeur. J'ai pleuré, rarement ri Comme à cette connerie d'abolition et à leurs 150 ans Ils peuvent se les foutre dans le fion. Ils étaient fiers, en haut les tirailleurs! Et en fin de guerre t'as su comment leur dire d'aller se faire voir ailleurs. Et qui on appelle pour les excréments Des travailleurs déracinés laissant femmes et enfants Et ces traditions qu'ils sauvegardent! En y repensant, j'ai de la peine pour ces noirs teint blond pour faire blanc. S'ils savaient qu'pour être libre, fallait courir Ne pas s'faire couper les jambes par celui qui veut tout asservir. Il y a des gènes qui nous maintiennent au bas de l'échelle Et pour qu'ça change faudra attendre que la banquise s'dégèle. Regarde l'Afrique et les Antilles L'Inde et les autres îles Regarde les traces de l'homme blanc qui traumatise nos esprits Non pas à vie mais pour des générations. J'ai mon avis sur les suites des colonisations Critique sur la façon dont on m'oblige à penser Mais qu'est-ce que t'en sais? J'ai pas eu le choix de vivre comme un Français Un franc CFA abat Une monnaie forte qu'on exporte en outre-mer Et dans les deux cas c'est comme droguer nos terres. Ils ont enchaîné nos pères pour qu'ils les regardent violer nos mères Et merde si aujourd'hui on en subit les séquelles Mais qu'est-ce que quelques années? Environ 400. Et si la fin colle au début ça finira dans un bain de sang. Paroles de descendant de coupeurs de canne.