Elle navigue entre deux eaux, Mamie Elle est belle comme un cours d'eau dans son lit La mer la regarde avec les yeux d'un homme Le sang et l'eau salée, c'est tout comme Un prénom de bateau, une bouteille à la mer Tiens, prends en photo la grand-mère Ça fait plus joli dans le décor Et l'écriture c'est la parole des morts Et l'écriture c'est la parole des morts Les poissons sont sympas à dessiner Les enfants les aiment, ils n'ont pas d'nez Jette, petit, l'encre sur ma feuille Trace en bleu tes signes de deuil Carré blanc sur fond blanc, sacré Malevitch Pour un tableau, faut être riche Toi, tu peux pointer à l'aurore Parce que l'écriture, c'est la parole des morts Parce que l'écriture, c'est la parole des morts Les mots s'enfuient de la bouche comme des sauvages Dès qu'ils tombent, ils se mettent à la page S'ils rebondissent, on les cloue d'une rature Au pire, on les gomme comme la merde d'une chaussure Nage, petit frère, sur le trottoir Tu coules quand il y a plus rien à boire Tu veux oublier le calligramme de son corps Parce que l'écriture c'est la parole des morts Parce que l'écriture c'est la parole des morts Pour gagner un mensonge de liberté Je mets quelques mots de côté Qu'ils s'envolent par petite brise Jusqu'à vos oreilles bien assises Arrête, mamie, de r'garder la mer Bête à mourir sur la terre Allez, céans, quitte cet océan Écoute ma chanson, parole de vivant Écoute ma chanson, parole de vivant Écoute ma chanson, parole de vivant Écoute ma chanson, parole de vivant Écoute ma chanson, parole de vivant Écoute ma chanson, parole de vivant Écoute ma chanson, parole de vivant Écoute ma chanson, parole de vivant Écoute ma chanson, parole de vivant Écoute ma chanson, parole de vivant Écoute ma chanson, parole de vivant Écoute ma chanson, parole de vivant