Ils reviennent encore à l'heure des marées S'asseoir sur le muret le long de la jetée Ils regardent encore au-delà de Bréhat Respirant le parfum du vent qui les appelle Mais s'il est révolu le temps des Terres-Neuvas La race des marins chez nous ne s'en va pas Loguivy-de-la-Mer Loguivy-de-la-Mer Tu regardes mourir les derniers vrais marins Loguivy-de-la-Mer au fond de ton vieux port S'entassent les carcasses des bateaux déjà morts Ils ont connu le temps où la voile était reine Ils parlent de haubans de focs et de misaines De tout ce qui a fait le charme de leur vie Et qu'ils emporteront avec eux dans l'oubli Mais s'il est révolu le temps des Cap-Horniers Il reste encore chez nous d'la graine d'aventurier Loguivy-de-la-Mer Loguivy-de-la-Mer Tu regardes mourir les derniers vrais marins Loguivy-de-la-Mer au fond de ton vieux port S'entassent les carcasses des bateaux déjà morts Je n'ai jamais su dire ce que disent leurs yeux Perdus dans ces visages burinés par le vent Ces beaux visages d'hommes ces visages de vieux Qui savent encore sourire et dire à nos vingt ans Remettez vos cabans et rompez les amarres Allez-y de l'avant mais tenez bon la barre Loguivy-de-la-Mer Loguivy-de-la-Mer Tu regardes mourir les derniers vrais marins Loguivy-de-la-Mer au fond de ton vieux port S'entassent les carcasses des bateaux déjà morts