Je vous ai parlé de sa capacité à survivre en milieu hostile Et la manière dont j'vous l'ai racontée Ne laissait aucune place au doute Pourtant, au fond d'moi J'étais persuadé qu'il partirait avant moi Avant le vieil homme que je suis Mais, à chaque fois que la mort croit s'en rapprocher Il lui file entre les pattes Et quoi d'plus dangereux qu'un poison invisible? Quoi de plus dangereux qu'un prédateur Qui s'adapte en permanence à l'environnement qui l'entoure? La rumeur dit qu'il serait à Gibraltar Mais connaissant la réputation d'ce lieu Ça m'étonnerait qu'il y soit pour son rocher Ses ruelles colorées et sa réserve naturelle Douter de sa capacité à survivre, oui Au vu du nombre d'ennemis croissant qui l'entoure Mais l'imaginer en simple touriste Se baladant dans les allées du jardin botanique, oh non Non, ça ça m'semble guère possible Les seuls jardins qui pourraient l'intéresser Appartiennent à des hommes en armes qui, eux Ne cultivent pas les crucifères à fleurs blanches Là-bas, de l'autre côté de la rive Gibraltar, carrefour sans signalisation Où la moindre hésitation se paye cher Ici, la mer se jette tête baissée dans l'Atlantique Charriant sur son dos, de lourds bolides pneumatiques D'une berge à l'autre, 39 kilomètres 200 qui s'avalent en 30 minutes Et la nuit, on y joue au chat et à la souris C'qui est sûr C'est qu'un nouvel animal vient d'se joindre à la partie Et à l'évidence Il est plus bien cruel que les deux espèces que j'viens de vous citer Oui, si la rumeur dit vrai Dieu seul sait comment tout ça se terminera