Bois frissonnants, ciel étoilé Mon bien-aimé s'en est allé Emportant mon cœur désolé Vents, que vos plaintives rumeurs Que vos chants, rossignols charmeurs Aillent lui dire que je meurs ♪ Le premier soir qu'il vint ici Mon âme fut à sa merci De fierté je n'eus plus souci Mes regards étaient pleins d'aveux Il me prit dans ses bras nerveux Et me baisa près des cheveux J'en eus un grand frémissement Et puis je ne sais plus comment Il est devenu mon amant ♪ Je lui disais "tu m'aimeras" Aussi longtemps que tu pourras Je ne dormais bien qu'en ses bras ♪ Mais lui, sentant son cœur éteint S'en est allé l'autre matin Sans moi, dans un pays lointain ♪ Puisque je n'ai plus mon ami Je mourrai dans l'étang Parmi les fleurs sous le flot endormi Sur le bord arrivée, au vent Je dirai son nom, en rêvant Que là je l'attendis souvent ♪ Et comme en un linceul doré Dans mes cheveux défaits Au gré du vent je m'abandonnerai ♪ Les bonheurs passés verseront Leur douces lueurs sur mon front Et les joncs verts m'enlaceront Et mon sein croira, frémissant Sous l'enlacement caressant Subir l'étreinte de l'absent