Edifié par de lugubres étrangers aux confins des bois noirs Abritant seigneurs et bandits accompagnés par la bête Soumis au destin diabolique d'une malédiction lointaine Qui poussa à occire l'évêque anglois au pied de l'autel Dans cette forêt ensorcelée Tournoient des hordes maudites d'ombres mouvantes Autour du donjon sept fois damné Les épées battent les flancs De montures aux naseaux fumants Guidées par des ardeurs meurtrières S'achevaudant péniblement sous une lune douloureuse Les soldats de Saint-Georges Passent le tombeau de la sainte, temple délabré Ils surent bientôt qu'à l'Ours Les pieux et vaillants seigneurs Se croisèrent au tombeau du grand sacrifié Puis embrassèrent la cause des ennemis du Christ À ces dires, les assaillants fuient terrifiés Se persignent et rejoignent au loin Prat et sa chapelle Ces arcandiers ne porteront point leurs lames ici Puis ils entendirent conter l'histoire De la dame qui y fut jadis séquestrée Mise dans un cercueil et plongée dans ce tombeau Vivant des heures inquiétantes de deuil et de tristesse Depuis le retour de son seigneur, fantôme décharné Ayant assouvi sa vengeance sur son traître fiancé Dans ces murs se morfondent encore Ilderim Spectre hâve et sanglant pendu dans les oubliettes Et Humbaud, à son tour éternellement piégé Condamné à dévorer sa propre chair