C'est pas une troupe ou un groupe C'est une grappe dont on a enlevé la rafle Et dont tous les grains rebondissent sur un beat lourd Le jus des énergies coule, fait flaque Va bientôt tomber dans la boîte La violence est là, entre couples La solitude crie en silence Tout s'effondre La nuit remue Et la boîte n'est même plus assez solide pour contenir ses rages Qui la travaillent Ça se fait sans discours, sans baratins Même les troncs et leurs flexions Les foules formées et leurs déboulés Dans la virtuosité des quatuors et des duos qui divisent Ça se fait là ou l'on lance et tire, pivote et rattrape Ces singes à peau blanche qui sont déjà au delà des sapiens Ça se fait sans rogner, sans soumettre quiconque En position d'accueil des échos Plutôt que d'écoute des égos Les corps sont jeunes, frais et explosifs Pleins d'arêtes et de pointes ébréchées Giclant de fougue et de morgue De fucks rentrés et de doigts levés dans ta face C'est une horde qui danse et qui pense avec ses poings et ses pieds Et qui vient te défier "Ok boomer" dans un aka à quai Où ce qui rougit est moins La peau des poitrines frappée à nu sans pitié Que la subite prise de conscience dans ton âme de voyeur Que ce qu'on leur a laissé en vrai Nous les plus vieux à cette génération qui pousse C'est ça un monde salopé qui va leur falloir réparer Des démocratures qui à l'image de la macronnerie ambiance Ne laissent rien d'autre au corps Que l'exigence d'aller chercher des pavés Invisibles pour repousser l'horreur C'est une descente brutale dans l'époque Un piquet bec en avant sur le lac glacé du capitalisme tardif Nous voilà à la fois au volant et à la place du mort De la voiture balais d'un monde qui se délite Les moteurs surchauffent, l'essence va bientôt manquer Et la durite s'apprête à péter On y a pourtant encore assez de chaos en soit Pour mettre au monde Une étoile qui danse