Un Soleil Noir Et un gouffre infini L'horreur en étendard Pour assiéger la nuit Ni martyr ni damné Wanderer en tenue d'apparat Contemplant le fanè Le temps d'un atone triumvirat Sur les falaises de marbre C'est la crasse des années Jusqu'aux ames des ainés A mon coeur t'aboucher, à la mort... Ni tristesse, ni colére mais l'ennui Un cor, cuivre d'or triste, y crache pour lui son fiel Aux jours noirs abolis, pas prets de naitre encore... Ni la vie, ni la mort mais la nuit Debout au milieu des ruines Loin de soleil des héroines Quand il y avait encore une abscisse Et un reflet, un contraire, six-cent-soixante-six Pour la noce il ny a plus ni chant ni repas Le temps a passé des délicieux ébats Le galop évanoui au son des fusillades Car les choses mortes ne recommencent pas Et s'oublient, se redressent mais plus bas... Et plus bas encore, un matin se lévent froides C'est un festin tragique ou les cavaliers reposent Junkers échevelés en bris de porcelaine Un tableau de Bosch melé de Hölderlin Soudards ivres et tristes - la hache moins la rose Dansent débiles et tristes, épuisent leur haleine Agitant sous la nuit des bouts de crinoline... Et au bad valsent entre les destriers morts Les fiancées fanées devant les corps d'enfants Leurs yeux fixes, en pednule arreté, les scutent Car s'est éteint d'un trait l'ére de la fin amor Et les charmes sucrés des amours triomphants D'un trait clair encore ont fait place nette au rut Aux orages d'acier, à la gloire, répondent le vide Et le front de fracas déserté pleure le sang des hommes Il ny a plus rien, rien d'autre que ta face livide Et le bruit blanc des frigides pour unique médium Au-delà du désert, un autre hideux néant Qui par tes mains délétères affleure partout, béant A mon coeur t'aboucher, a là nuit décrochée du ciel Aux ténèbres remachant les ténèbres à la mort... Ma main blanche et posée, cadavre lune d'Umbriel Sur ton sein crevé et pale comme un remord A mon coeur t'aboucher, a là nuit décrochée du ciel Aux ténèbres remachant les ténèbres à la mort... Ni tristesse, no colére mais l'ennui Ni la vie, ni la mort mais la nuit