10h du soir sur les Grands Boulevards, J'fens la foule, j'bouscule les passants Je shoote dans les poubelles sur le trottoir Et je gueule des obscénités pour faire peur aux braves gens 10h du soir il fait nuit noire J'm'enfonce plus profond dans les rues de la Butte En quête d'un litre de blanc, ou de Valstar Ou de dix sacs pour me faire une pute Ce soir, faut pas me chier sur le froc J'suis en rogne Et fermé au dialogue En reniflant, je rase les murs de la ville... 11h du soir toujours dans le coltar J'ai reussi à tirer le larfeuille d'un retraité Je compte ses verts sur l'comptoir d'un night bar En traitant le patron d'enculé 1h du mat' dans les rues de Pigalle à la recherche d'un touriste paumé Pour lui piquer sa belle caméra, ses cartes postales et ses billets J'en trouve un, manque de bol Les keufs débarquent et ils me gaulent... Finalement c'est chez les bourres que j'vais passer la nuit... 3h du mat' le fourgon s'arrête pour une rafle de travesti J'en profite pour m'lever de la banquette et je vais prendre l'air loin des keu-fli Un bras d'honneur pour la force publique Et je calte en quatrième Finalement j'aurais dû rester chez les flics Car là déjà je m'emmerde... Décidemment, j'suis un incompris Et je retourne dans la nuit... Après tout si tout le monde s'en tape, moi aussi...