Je voudrais être un fleuve enfanté d'un ruisseau Au ventre de la terre avec le ciel dans l'eau Tout de cristal fleuri dans l'herbe mentholée Au début d'une vie sans question ni regret Oui, devenir un fleuve enfanté d'un ruisseau Rien ne distinguerait mon cours ni mes oiseaux Ni mes pierres polies glissant dans la vallée Et je prendrais le temps infini d'exister Je voudrais être un fleuve aux formes compliquées Qui garde en ses serpents la fraicheur de l'été Je voudrais être un fleuve à la source lointaine Emportant dans ses crues le rire des magiciennes Résonnant sous les ponts de pierres aux lourds silences Je serais à la fois la présence et l'absence On me devinerait entourée de roseaux Et je caresserais les ailes des corbeaux Je voudrais être un fleuve et terminer ma course Aux reflets de la galaxie de la Grande Ourse Devenir un seul jour toujours recommencé Dans le ciel infini de mes eaux mélangées Et je deviens la mer et je deviens la pluie Ma mémoire se perd à l'encre de la nuit Je voudrais être un fleuve enfanté d'un ruisseau Au ventre de la terre avec le ciel dans l'eau Avec le ciel dans l'eau, oh, oh, oh Avec le ciel dans l'eau, oh, oh, oh Avec le ciel dans l'eau Avec le ciel dans l'eau Avec le ciel dans l'eau Avec le ciel dans l'eau