D'aval en amont, de combes en val De bastions couverts Écho porté d'une pucelle armée Feu vif embrasant âmes grisées Prises à rêver de cieux Sur les cours lassés soufflent brises Ravivant bruissements D'un espoir de 17 ans Armé de foi sous le Roi À délivrance engagée d'Orléans assiégée L'acier et l'insulte en réponse à Dieu et raison Les murmures éveillent aux clameurs du fer croisé S'apprête pour la guerre et la peur toiser La bannière à la main par lucarne déployée Criant en son sein À la perte du sang français Rallie, avive, inspire, flamboie, relance Et reprend l'en avant vers la délivrance ♪ Dans l'ombre de la bastide hérissée Le saint étendard brandit en majesté Figure enracinée entre courants déchaînés Menés battant contre murs effondrés ♪ Les morts semés sur le chemin des présages Voguent aux premières larmes de Jehanne Saison de peine, mais voix sereines En elle s'apaisent les alarmes Les nuées déciment les rangs Un orage d'acier Se figent les miroirs de l'âme Vide d'éternité Les doutes entachent la piété Aux jeunes années volées Capitaines esseulés par la mort Dans les champs de cruauté La fuite enlise le panache fleurdelysé De volontés non forgées et le pied des remparts Est mouroir fermé ♪ Encore et toujours que tombent les pierres S'écroulent les murailles Les ombres des mourants peintes de flammes Nuls rapines ni incartades Sous l'éclat bleu pâle ♪ La vague à écume de fer, impétueuse emportée que nul récif ne peut déchirer Grisée et fidèle sous la Hire et Dunois En ordre sous bannière déployée, au nom du Roi Sa flamme entière attire les éphémères à l'étincelle divine Le brasier naissant déborde l'âtre Dans le foyer de la forge des âmes ♪ Les échelles s'élèvent sans fin Portant les cœurs sous l'acier Les hommes dans l'ivresse, s'approchant des cieux Dans la messe guerrière reflétée dans ses yeux ♪ Les âmes élevées par la grâce À la conquête de la dernière place Temps suspendu sous menace constante Chaire lacérée par une pointe acérée ♪ Se relever Pour les défier Blessure non charmée Y retourner Et l'emporter Se presser et tenir, tenir encore Faire s'effondrer l'emprise Alliés exhortés à toujours avancer Où attendent lames et lances Nulle peur à penser Où les plaies ne se pansent Les ardents et fervents Sous un soleil dardant Suivent l'or et le blanc ♪ Hélée d'un signe de guetteur L'étoffe blanche touchant terre Dans la mêlée ravivée de clameurs Une voix ferme fend le fracas Lie le ciel aux cendres La livrée rouge se pare de vermeil Tout est vostre et y entrez Débordés, de mailles encerclés L'orgueil arraché, le noir Glasdale sombre Sous les vivats épuisés L'ombre d'ailes blanches virevoltantes sur la victoire drapée Promesse d'une aube célébrée Sur toutes terres de France Et Orléans libérée genoux à terre se recueille