En termes châtiés Il me plaît à chanter La langue de Molière N'est pas une litière Ce n'est pas être prude Que de n'être point rude Et de jurer par "Flûte" Je sais que vous le pûtes Quand mon père, autrefois Croisait un Biterrois Il savait exhiber Ses participes passés Quand ma soeur à Laval Faisait des tours de bal Moi, seule à la Bourboule Je célébrais l'amour D'être pénétrée par la langue Je ne peux que me réjouir Quand la verve agite mes lèvres Je me sens tressaillir Ô, règles inculquées Qu'êtes-vous devenues? Tristement éculées Nul ne vous use plus Où êtes-vous, zeugmas Chiasmes, anacoluthes? Chaque jour on se doit Au beau style, quelle dure lutte D'être pénétré par la langue Je ne peux que me réjouir Quand la verve agite mes lèvres Je me sens tressaillir Pour moi la messe est dite J'ai beau brûler des cierges Depuis qu'on cohabite Nos conceptions divergent Mes combats furent vains Et déçue, je constate En pleurs chaque matin Que vous vous relâchâtes D'être pénétrée par la langue Je ne peux que me réjouir Quand la verve agite mes lèvres Je me sens très saillir S'il est vrai qu'Eugène Sue Ainsi que Philip Roth Parlent de leur vécu Tout comme Truman Capote Je suis bien convaincue Que pour me mettre à l'aise Il faut me mettre à nu Dès lors et sans malaise Mmh mmh mmh Mmh mmh mmh mmh mmh Mmh mmh mmh Je chante comme Joan Baez