Comme le fruit tombe sans avoir pu mûrir La faute à l'homme, la faute au vent Comme l'homme qui sait, en se voyant mourir Qu'il n'aura plus jamais le temps Un jour de plus, il aurait pu chanter Faute au destin, faute à la chance Faute à ses cordes qui s'étaient cassées Son chant s'appellera silence Il peut toujours le commencer Nul ne viendra jamais danser Nul ne le reprendra en choeur Il n'aura jamais rien fini À part cette blessure au coeur Et cette vie Pourquoi, j'voudrais savoir pourquoi, pourquoi Elle vient trop tôt, la fin du bal C'est les oiseaux, jamais les balles Qu'on arrête en plein vol Comme ces disputes commencées le soir Faute à la nuit, faute à l'alcool Et dont il ne restera rien, plus tard Que quelques mégots sur le sol Il aurait tant voulu frapper, pourtant Faute au couteau, faute à la peur Il n'aura fait aucun combat au sang Juste le temps d'un peu de sueur Lui qui aurait voulu tout savoir Il n'aura même pas pu tout voir Lui qui avait l'amour au corps, au corps Pour la seule qu'il aurait gardée Il a rendu sa barque au port Sans l'embrasser, sans la toucher Juste y penser jusqu'à la mort Pourquoi, j'voudrais savoir pourquoi, pourquoi Elle vient trop tôt, la fin du bal C'est les oiseaux, jamais les balles Qu'on arrête en plein vol Il écrivait comme on se sort d'un piège Faute au soleil, faute aux tourments Mais comme il prenait pour papier la neige Ses idées fondaient au printemps Et comme la neige recouvrait sa page Faute aux frimas, faute à l'hiver Au lieu d'écrire il essayait, courage D'attraper les flocons en l'air Mais aujourd'hui il est trop tard Il n'aura pas pris le départ Et son souvenir ne sera Que la chanson d'avant la lutte De l'évadé qui n'aura pas Atteint son but Pourquoi, j'voudrais savoir pourquoi, pourquoi Elle vient trop tôt, la fin du bal C'est les oiseaux, jamais les balles Qu'on arrête en plein vol J'voudrais savoir pourquoi, pourquoi Elle vient trop tôt, la fin du bal C'est les oiseaux, jamais les balles Qu'on arrête en plein vol